Etude sur 3 utilisations de chevaux boulonnais,réalisée par DANIEL WANTZ
La lettre du cheval de trait
et des races à sabots
à faibles effectifs
Bulletin informatique associatif gratuit d'information, d'opinion et de vulgarisation des races à sabots à faibles effectifs.
Édition nationale en français
Ardennais Auxois Boulonnais Breton Cob-Normand Comtois Franche-Montagne Percheron Poitevin-Mulassier Trait-du-Nord
* Edito de l'écurie,
Daniel Wantz
:J'ai regroupé dans ce numéro
283 quelques applications très
intéressantes qui mettent en
scène des chevaux de trait et
leurs utilisateurs.
Certains journaux commerciaux
s'esbaudissent sans complexe
sur des applications en
ville franchement tartes. Ici, nous pratiquons une analyse
d'une application. C'est la pertinence d'une utilisation du
cheval qui est mesurée, non pas l'expression furtive d'une
mode passagère. Une activité sans fondement sera finalement
néfaste au cheval de trait après son abandon. Les
modes passent.
Le sérieux sur toute la ligne de création devra être recherchée.
Il est la condition indispensable pour que cette
activité soit permanente et se développe dès que l'ensemble
aura été harmonisé.
Ces études devraient permettre de dégager les besoins
des éventuels clients et surtout leurs difficultés afin de
faire le nécessaire pour les satisfaire.
Certaines sont déjà en application et souhaitent être copiées.
D'autres sont à finaliser.
Je vous présente
trois utilisations originales
et bien différentes
du cheval de
trait.
Le premier cas est
basé en Picardie, les
deux derniers dans le
Pas-de-Calais.
J'ai connaissance
d'autres tentatives
dont une de grande
envergure. Elles ont
avorté à cause d'un
manque de sérieux et
de professionnalisme.
La plus importante
a été abandonnée à la
suite d'un grain de sable
qui à grippé l'ensemble. Ce
qui est bien dommage. Aujourd'hui
nous nous contenterons
des actions positives.
* Pensée de le Hamel,
une entreprise
touristico-historique :
Les races à faibles effectifs à
poils et à plumes ont besoin
des amateurs pour espérer survivre. L'amateurisme n'a
pas toutes les qualités. Il ne manque pas de défauts. Les
amateurs éclairés sont discrètement responsables d'une
persistance jusqu'à aujourd'hui de nombreuses races. Certains
chevaux de trait leur doivent d'être encore élevés.
Cette réussite aurait pu être originairement taxée comme
étant utopique voir déraisonnable au moment ou Muriel
et Bernard Defrain l'ont débutée.
C'est un cas d'amateurisme typique et atypique.
Bernard Defrain a passé sa vie professionnelle aux manettes
qui règlent la marche d'une locomotive de la
S.N.C.F. Les chevaux-vapeur n'ont rien à voir avec les
chevaux de trait.
La retraite venue, ce coursier du rail n'a pas voulu rester
en gare. Il s'est dépaysé en créant sa propre entreprise
sous la forme d'une
association loi de
1901.
Après avoir conduit
les machines diesel
entre Amiens et Calais,
Bernard conduit
son cheval de trait et
en prime en assure
l'élevage intégral.
Bernard a conservé
la fonction transport
de son ancien métier
puisque l'association
"Pensée de le Hamel"
propose aux touristes
une visite tranquille
au pas du cheval, des
vestiges des champs
de bataille de la Première Guerre mondiale. Parmi saclientèle il transporte de nombreux touristes australiens
dont les grands-pères sont venus souffrir et hélas mourir
dans les tranchées de la région.
Pensée de le Hamel de son vrai nom Pensée de Tachincourt
est la jument trait Boulonnais qui assure depuis
plusieurs années la traction d'un véhicule accueillant les
promeneurs.
Au moment de la création de l'association, Bernard a
hésité entre l'achat d'une jument trait Comtois ou Boulonnais.
Le choix du Comtois aurait été cohérent. C'est le
cheval régional qui a été choisi par Muriel.
. C'est un choix qui n'a rien de professionnel.
En vieillissant, Pensé a reçu une éducation progressive
qui l'a amené à assurer une tranquille traction, à être sociable
avec la clientèle, à conserver son flegme dans les
circulations mouvementés en ville et en campagne.
Elle a profité d'une activité physique journalière lui
donnant à l'âge de son entrée dans la vie adulte un véritable
physique de trait Boulonnais rarement rencontré chez
les autres représentants de la race qui coulent des jours
sans effort en pâture.
Elle est maintenant à même de pouvoir assurer des tractions
plus puissantes et plus fatigantes au potager de son
propriétaire.
Entre ses visites aux tranchées de la Grande Guerre et le
jardin nourricier, Pensée effectue des extra à la porte du
supermarché voisin, transporte le Père Noël, les édiles de
la commune et quelques journalistes...
L'amateurisme support de l'entreprise privée jusqu'à la
sauvegarde des races anciennes d'animaux domestiques à
poils et à plumes présente quelques inconvénients et finalement
beaucoup d'avantages
L'inconvénient est l'absence de professionnalisme, tout
au moins au début. Cette activité a tendance à mettre la
charrue devant les chevaux.
Cette réalité négative est généralement gommée par une
recherche permanente pour acquérir un savoir-faire. Le livre
et le tri des conseils plus ou moins bons font l'affaire.
L'amateur s'améliore. Il progresse en permanence.
Cette qualité manque dans l'élevage du cheval de trait
ou la routine et l'isolement servent un immobilisme pernicieux
mortel.
L'amateurisme représente certainement une chance
pourvu que l'amateur soit aussi curieux et entêté que Muriel
et Bernard Defrain.
L'exemple est à suivre...
- Association Pensée de Le Hamel
: 2 bis rue de l'AbbéLoir. 80210 Le Hamel. Tél. : 06 99 20 10 54
* Promenades derrière le cheval de trait
Boulonnais à Ambleteuse, Audreselles,
Marquise et Wissant (62) :
Ces cinq communes se partagent les services d'un seul
Farouk et Indienne devant la Mairie de marquise.
Photo : Elisabeth Munn
Derrière Pensée de Le Hamel
Pensée au labour. La charrue derrière le cheval !
La lettre du cheval de trait et des races
3 à sabots à faibles effectifsOn voudrait savoir enfin !
Espérons que ce service ressuscite un jour prochain.
Centre d'Attelage du Boulonnais : rue de Bouquinghen,
62250 Marquise. Tél. : 03 21 92 80 25.
* A propos du cheval de trait dans la ville de
Boulogne :
Une vie sans rêve, c'est comme du caramel ersatz sans
sucre.
Le jour ou on offrira au touristes de visiter le front de
mer, Nausicca, le port de pêche local et la vieille ville de
Boulogne aux pas cadencés des chevaux de trait Boulonnais,
on assistera à un grand moment équestre. Déplacer
un mobile monté sur roulette sur un espace qui est proche
du niveau de la mer, c'est banal.
Le jour ou cet équipage devra gravir les pentes jusqu'à
la vieille ville et y circuler, j'aimerais être là.
Pour y parvenir, il faudra auparavant résoudre un problème
de puissance de traction et un autre problème de
te-nue des sabots au sol.
Le problème de la puissance de traction est relativement
simple, on multiplie le nombre des chevaux.
Il faut à l'avance réunir un nombre suffisant de chevaux
nécessaire à fournir l'effort de traction nécessaire.
En fonction du nombre des tours, il faut prévoir des
changements d'équipages pour mettre des chevaux au repos.
Ceci nécessite la présence d'un cocher particulièrement
qualifié.
Le cheval dispose de sabots qui sont très performants
sur un sol naturel.
Sur les enrobés de nos routes et les pavés de nos villes,
la corne des sabots s'use trop vite. On les protège en les
chaussant avec des fers. Cette matière est très glissante
sur les sols modernes ou durs.
En ville, le maréchal ferrant pose deux crampons en
tungstène qui améliorent la tenue au sol.
Ce dispositif est à mon avis insuffisant pour permettre
aux chevaux d'avoir l'ancrage au sol suffisant pour pouvoir
transmettre leur puissance.
Il existe des "fers" qui ne sont pas métalliques, mais
constitués par de la matière plastique. Cette matière n'a
pas les faveurs des utilisateurs ni des professionnels. Un
seul m'en a dit du bien, mais c'est montré incapable de
m'en donner les raisons.
Y a t'il parmi vous quelqu'un qui puisse me dire comprestataire,
le Centre d'Attelage du Boulonnais (C.A.B.)
dont les écuries sont basées à Marquise (62)..
La semaine est partagée suivant un programme s'étalant
sur une semaine.
Elle commence le mardi à Audresselles, le mercredi à
Wissant, le jeudi à Marquise et enfin le samedi à Ambleteuse
dans la zone côtière touristique du département du
Pas-de-Calais.
Chaque journée commence à 14h30 pour un premier
tour. En cas d'affluence une deuxième tournée est assurée
à 16h00.
Le véhicule utilisé est une calèche de 16 places qui
appartient au C.A.B.
Ce service fonctionne durant la période estivale. Ces
communes ont proposé un service similaire au cours des
années précédentes. La différence est le changement de
prestataire qui est actuellement assuré par une seule entreprise.
Le C.A.B. a unifié les prestations en assurant la totalité
des services. À un détail près, c'est une bonne solution, le
centre est connu comme fournisseur de prestations qui
sont toujours d'excellentes qualités.
L'année dernière un service similaire a fonctionné certains
jours dans la ville de Boulogne-sur-Mer sur front de
mer vers le musée de la mer Nausicaa.
Cette année ce service n'a été repris. J'ignore les raisons
qui ont conduit à sa suppression. L'abandon rapide d'une
création nouvelle amenant le cheval en ville et un double
échec. En plus de l'arrêt d'un essai, c'est une éventuelle
reprise qui s'en trouve très handicapée. Un souvenir négatif
est un excellent repoussoir.
Il est important que le prestataire de service ou employé
qui va devoir travailler en ville soit parfaitement qualifié.
Toute utilisation du cheval de trait nécessite une excellente
connaissance des possibilités et des réactions d'un
animal réactif. On n'introduit pas n'importe quel cheval
en agglomération ou les sources peuvent déclencher chez
lui des actions inattendues et dangereuses.
La présence du cheval régional sur les gros pavés anciens
de la place centrale dans la vieille ville de Boulogne
aura été un entracte artistique.
Question subsidiaire : qu'elle est la couleur du cheval
blanc d'Henri IV.
Océanne à l'entonnoir, au
Portel (62)
Véhicule utilisé pour l'ancien service de
Boulogne-sur-Mer
La lettre du cheval de trait et des races
4 à sabots à faibles effectifsC'est un choix très judicieux.
La perte des instincts sexuels apporte un supplément de
calme à l'animal. Le choix d'un mal est conforme à l'usage
espéré. Un hongre a une conformation physique plus
étroite valorisante pour un usage en attelage.
La problématique est que l'élevage du cheval de trait
Boulonnais est incapable de proposer et vendre cette qualité
de cheval.
Cette simple remarque résume la problématique non résolue
du trait Boulonnais. Comment peut-on maintenir
une race de cheval qui n'a rien à vendre ?
Sélectionner, élever, dresser, former et enfin commercialiser
une production est valorisante, apporte du travail
en continu à une chaîne de métiers.
L'élevage en autarcie et la consanguinité, plus une mise
au musée vont résoudre rapidement ce problème.
Les utilisateurs actuels et futurs pourront alors apprécier
les mérites du Percheron Diligencier ou autre Comtois.
Ces formats correspondent très exactement aux postes
à pourvoir. Ils s'élèvent et se vendent bien.
-
Conclusions :Ces trois exemples très caractéristiques peuvent être
plus ou moins critiqués. Avant d'être trop sévère, il faut
être conscient des possibilités et impossibilités auxquelles
se heurtent celles et ceux qui souhaitent créer ce genre
d'activités.
-Le matériel : le matériel adapté est particulièrement rare.
Vous remarquerez l'usage d'une voiture qui est généralement
utilisée pour des activités plus sportives.
Seul Jean-Louis Munn dispose d'un surcroît de place.
Pour développer valablement cette offre, il est impérieux
de pouvoir mettre en action un matériel moderne et confortable.
Il va falloir modifier considérablement les critères des
concours modèles et allures pour permettre de sélectionner
en urgence des formats plus commerciaux. Si cette
mise en synchronisme avec le marché du cheval n'est pas
entreprise, des éleveurs ayant la passion de l'élevage vont
le faire. Réponses après mon compte-rendu de l'excellent
concours national des races mulassières.
Pour les autres stations de bord de mer, la présence du
cheval qu'un seul après-midi, est insuffisant.
La venue d'un deuxième cheval au Portel pourrait permettre
d'allonger le circuit. La commune dispose de plusieurs
centres d'intérêt comme le cap d'Alprech, l'ancienne
station radiomaritime côtière Boulogne-radio FFB,
l'ancien aérodrome allemand, etc...
Et pourquoi pas un péqueux et une péqueuse portelois
dans une voiture d'apparat derrière deux Boulonnais harnachés
comme des dandys dans le défilé que j'ai déjà vu
rue Carnot. Tout autour, les gars du ch'nord et les jeunes
filles revêtues de leurs splendides tenues traditionnelles
rouges.
ment procédait l'équipage qui tirait le carrosse du Comte
de Boulogne pour le remonter en son château sans que
l'ensemble redescendre à reculons la Grande Rue très
pentue de Boulogne-sur-Mer ?
* Promenades derrière le cheval de trait
Boulonnais au Portel (62) :
Passionnante visite à Océanne, jument trait Boulonnais
qui assure l'après-midi un service de promenade dans les
rues touristiques de la ville balnéaire du Portel (62). Son
point de départ est stratégique. Il est situé à l'entonnoir
qui permet un accès direct et de pleins pieds à la plage.
Le circuit dure environ une vingtaine de minutes. L'ensemble
correspond exactement à la photo.
J'ai eu une conversation approfondie avec le responsable
municipal de ce service. Ce qu'il m'a dit ne m'a pas
surpris et il a confirmé ce que je savais déjà.
Contrairement à d'autres applications qui sont uniquement
motivées que par une mode passagère. Au Portel on
connaît le cheval. Il y est considéré comme un moyen régional
supplémentaire aux activités traditionnellement
proposées par une station balnéaire. Le cheval est une
activité parmi d'autres. Il y est traité et considéré dans le
respect de ses aspirations d'animal. Il est le compagnon
de l'homme au travail. Ce qui lui redonne une position sociale
valorisante qu'il avait perdue.
Cette réalité ne va pas sans difficulté de recrutement.
La municipalité souhaite à juste titre constituer un équipage
de deux chevaux Boulonnais pour tenir compte des
contraintes liées à l'obligation de gravir des pentes importantes,
sans éreinter ou dégoûter du travail, le cheval.
Je compléterai ce raisonnement par le souhait de voir
utiliser un véhicule plus important.
Océanne dispose d'un psychique et d'un calme à toute
épreuve confirmé par une formation complémentaire indispensable
pour assurer la sécurité d'une circulation en
ville ou l'entourage peut-être source de surprise pour un
cheval et déclencher chez lui des réactions toujours ennuyeuses.
L'éducation sert à anticiper et à prévenir ce
genre d'attitude spontanée chez un animal craintif
La municipalité souhaite améliorer davantage la sécurité
en choisissant comme deuxième cheval un hongre.
La lettre du cheval de trait et des races à sabots à faibles effectifs
est éditée
par l'association Cheval de Trait, (groupe d'informations pour la sauvegarde, la vulgarisation et le retour dans la vie active ducheval de trait et de travail
)Siège social :
12 impasse Ressort, 92240 Malakoff, France. Fax & boite vocale : +33.972111664 (0972111664)Courriel
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La rédaction : Rédacteur en chef : Daniel WANTZ. Rédacteur : Daniel WANTZ